Chez Ascentria, nous sommes à la fois alarmés et attristés par l’adoption du projet de loi de réconciliation budgétaire. En tant qu’organisation qui se consacre à accompagner les personnes et les familles en situation de vulnérabilité, nous ne pouvons pas ignorer le profond préjudice que cette loi est susceptible de causer.
D’après ce que nous savons aujourd’hui, ce projet de loi menace de réduire à néant des décennies de progrès en matière de santé publique, de sécurité alimentaire et d’intégration des immigrés. La possibilité que des millions de personnes perdent leur couverture santé n’est pas seulement une statistique politique, c’est une question de vie ou de mort pour ceux qui gèrent des maladies chroniques, recherchent des soins prénataux ou accèdent à des services de santé mentale. Lorsque les hôpitaux des communautés rurales ferment, il ne s’agit pas d’un désagrément, mais d’une situation d’urgence pour laquelle il n’y a pas de réponse à proximité. Et lorsque l’aide alimentaire est réduite, il ne s’agit pas de se serrer la ceinture, mais d’enfants qui vont à l’école le ventre vide et de personnes âgées qui sautent des repas pour pouvoir se payer des médicaments.
Ce projet de loi envoie un message effrayant aux communautés d’immigrants, des communautés qui contribuent depuis longtemps au tissu et à la force de la Nouvelle-Angleterre et de la nation. Il pénalise les États qui ont fait des choix politiques humains et inclusifs. Il creuse un fossé encore plus profond entre les personnes et les systèmes conçus pour protéger leur santé et leur dignité.
Nous comprenons que la responsabilité fiscale est un objectif nécessaire, mais ce projet de loi ajoute des billions à notre dette nationale et se fait au détriment de vies humaines et du bien-être des communautés. Les budgets sont des documents moraux et celui-ci, tel qu’il a été adopté, ne reflète pas les valeurs qui, selon nous, devraient guider notre nation : la compassion, le courage, l’intégrité et l’engagement en faveur d’une prospérité partagée.
Ascentria a toujours été aux côtés de ceux qui sont trop souvent négligés par les grandes lignes politiques. Nous continuerons à le faire aujourd’hui. Nous demandons instamment aux législateurs de reconsidérer et de réaligner cette législation sur le principe fondamental selon lequel toute personne, quels que soient ses antécédents, ses revenus ou son statut d’immigré, mérite l’accès aux soins, aux opportunités et au respect.
Nous demandons aux membres de notre communauté, à nos partenaires à but non lucratif et à nos représentants élus non seulement d’être attentifs, mais aussi d’agir. Car les conséquences de cette législation ne sont pas abstraites. Elles se traduiront par des visites aux urgences, des garde-manger vides, la peur des familles qui ne se sentent plus en sécurité ni vues. Et elles seront ressenties en premier lieu, et le plus durement, par ceux qui portent déjà le fardeau le plus lourd.
Le moment est venu pour nous tous de montrer quel type de pays nous voulons être. Un pays qui protège ses citoyens les plus vulnérables ou un pays qui se détourne de l’aide dont il a le plus besoin.